Faites passer le mot

Faites passer le mot

THIERRY


Histoire d'un tableau

A travers ce tableau, j’esquisse le parcours sinueux de ma vie.

Le vert bleu m’inspire de la joie, il évoque l’innocence et l’insouciance de mon enfance.

Cette tâche rouge d’une grosseur anormale dévoile le tourbillon sombre de mon adolescence.

Les différentes nuances de couleurs dessinent les contours de ma personnalité.

Dans cette peinture, on y voit du narcissisme, de la curiosité et de l’étrangeté ; sous le signe du gémeaux ce tableau, c’est le portrait intime d’une vie éphémère qui s’envole dans les bourrasques de l’oubli.

 

 

(Cliquer sur le lien ci-dessous pour voir le tableau et sa signification réèlle, inconnue lors du moment d'écriture)

 

Titre du tableau : fécondité


18/03/2019
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Hommage à Charles Aznavour

Ne crois surtout pas Charles que la France t’a oublié. J’entends ta voix depuis que tu nous as quittés, elle continue de rayonner dans le monde entier.

Tu sais, je hais les dimanches, et quel bel hommage que la république t’a rendu.

Non, je n’ai rien oublié de tes débuts de chanteur, de tes premières emmerdes dans ce métier, toi que certains ne voulaient pas accepter.

Je suis persuadé que nous nous reverrons un jour ou l’autre. Quelque part dans la nuit, il y a des enfants d’Arménie qui sont heureux avec des riens, comme ces mots qu’ils te disent : « Charles emmenez voir les comédiens ».

Charles, tu nous a fait partager la fierté et l’exemplarité de ton pays, toi qui as deux amours, la France et l’Arménie.

Le génocide arménien est un abominable drame, gravé à jamais dans nos mémoires ; une souffrance inconsolable mais c’était hier.

Aujourd’hui que les bateaux sont partis avec ce millier de migrants fuyant la guerre et la misère, il y a deux mondes qui s’affrontent, celui qui préfère dire « rentre chez toi et pleure » et celui qui dit « rentre chez moi et ne pleure plus ».

Et moi je reste là impuissant, et tu le sais bien Charles, il n’y a pas d’une côté le camp du mal et de l’autre celui du bien, c’est tellement plus complexe.

Je dis aux Hommes : « Mon amour protège moi » ; il n’est pas trop tard pour pardonner.

Charles, tu es toujours dans mes pensées, tu n’es jamais parti.

Tant de questions persistent, quand et puis pourquoi.

Au revoir l’artiste.

 


25/11/2018
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La fleur du mal

Je suis en sursis, l'abus d'alcool m'a condamné à brève échéance.

Il y a tellement de colère et de peine en moi, le sentiment d’une vie gâchée à cause de toi.

Les dernières nouvelles ne sont pas bonnes ; mes métastases sont en extase, elles s’exfusent et s’hydratent dans mon corps comme le glaçon dans le bourbon.

Paradoxalement, tu as été un fidèle compagnon de route, indispensable dans les périodes creuses et solitaires de ma vie.

Malgré les déboires et les trous de mémoire, je garde l'estime de moi.

A quoi bon ressasser ces années fanées, il est trop tard pour inverser l’érosion du mal.

L’alcool est une fleur du mal, une matière à sensations enivrantes et apaisantes, mais aussi dangereuse et imperceptible.

Je suis lucide, tout est calme et limpide autour de moi, comme l’eau de la mer.

Mes yeux noirs du désir sont devenus vides de sens, ils sont des fenêtres ouvertes sur la vérité, une vision troublante de la réalité.

J’ai terni ma vie, mais pas mon âme, il y a cet ange autour de moi qui me sourit, il m'accompagne sereinement dans ma fin de vie.

La mort s’impatiente, elle danse autour de moi, elle est sans offense, et mes yeux se ferment éternellement.

 


18/03/2019
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Moi le stéphanois

Moi le stéphanois, débarquant de ma province, et montant à Paris pour la première fois, j’ai le souvenir de mes premiers émois. Comme le jour où j‘ai croisé une femme pressée au coin de ma rue, elle m’interpela : « Connaissez-vous la prison de la santé, ma sœur y est incarcérée ? ». Habitant à proximité, boulevard Arago, je lui propose de l’accompagner, elle accepte gentiment.

Arrivée au parloir, elle me présente sa sœur Carole, une fille assez jolie et qui paraissait assez craintive. Ses yeux couleur noisette me rappellent le Nutella de mon enfance. Nous continuâmes à converser de longs mois. A sa sortie nous nous sommes séparés et je ne l’ai plus jamais revue.

Comme cet autre jour, sur le quai du métro, station Denfert Rochereau, où je vis cette mère de famille SDF avec ses trois enfants. Elle faisait la manche et n’osait pas montrer son visage, comme pour se cacher. Ses enfants me sourirent, c’est un signe d’amour qui m’était destiné, et qui m’a profondément touché. Je leur ai donné le peu qu’il me restait et je suis reparti un peu groggy.

Ce fut par la suite une longue période de déprime. Les jours devenant de plus en plus lassants et les nuits de plus en plus angoissantes.

La résilience se produisit lorsqu’un ami me dit de voir un thérapeute.

C’était un grand barbu, un Landru très chaleureux et nettement moins dangereux.

La thérapie a porté ses fruits, j’ai retrouvé le sourire, même si la mélancolie et la nostalgie restent dans mon esprit.

Quand le ciel est ombrageux, j’ai le blues. Le blues de ces rencontres ravissantes, qui m’ont rempli de joie. Elles sont dans mon cœur à jamais.

 


16/10/2018
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Rendez-vous avec l'Amour

En 2019, j’ai pris rendez-vous avec une illusion ; celle de rencontrer l’amour ; un champ d’action encore inexploré à ce jour.

L’amour, cette belle inconnue, je la cherche toujours.

Dois-je m’enfuir ? Pour aller où ? Pour quel avenir ?

Je pars, je pars loin de cette société moralisatrice et puritaine, individualiste, matérialiste.

Cette solitude m’oppresse chaque jour, je suis un naufragé de l’amour.

J’imagine une contrée lointaine, « le pays d’AC ».

Là-bas, la femme alligator, mi animal, mi nature, un truc un peu hybride vénéré et sacré depuis des milliers d’années par ses autochtones.

J’ai l’imagination fertile. La nuit, je rêve que je suis un flocon de neige qui ne cesse de tomber, et je rêve le jour que je suis une étoile de mer qui s’échoue sur le sable pour se laisser mourir.

L’amour est une anticipation, un fantasme fuyant, irréel, insaisissable et inaccessible.

Je n’ai pas mauvaise conscience ; je garde l’espoir quand mon regard se porte sur ce tableau dormant, la palette du peuplier blanc.

 


18/03/2019
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