GERARD
Dans le métro
Mères de famille
J’entends des cris, des pleurs, des grondements, puis des rires, puis le calme. Je regarde derrière moi. Une mère de famille s'assoit, face à ses trois bambins qui viennent de se calmer. Elle en profite pour sortir un petit miroir de son sac en cuir.
Mais oui ! Elle refait les attraits de son visage. Le rouge à lèvres avait presque disparu ;
Le voilà à nouveau vivant sur ses lèvres pulpeuses. Un petit coup de Ricil, un coup de brosse et la voilà à nouveau réceptive pour son petit public.
« - Enlève tes pieds du fauteuil !!
« - Tiens toi comme il faut ! Tu es dans le métro !!
Costume- cravate
Toujours dans le métro. La mère de famille n’a plus d’intérêt car voici que monte un bel homme « costume-cravate », comme l’on dit.Il sort sûrement de la Bourse ou de la Banque de France. On imagine des billets de 50€ sortant de sa poche de veste…
Il regarde autour de lui, inquiet et méfiant à la fois . Et s’il venait d'attaquer ces lieux prestigieux garnis de billets ?
Voilà deux policiers qui montent juste à temps, le temps de l’arrêt signalé par les sirènes. Ils sont armés et observent chacun d’entre nous.
Je jette un coup d’œil furtif en direction de l’homme costume-cravate.
DISPARU !! Que faut-il penser ?
Barbu
Toujours dans le métro ; c’est un endroit idéal pour observer et se raconter des histoires. Les policiers sont partis. Nouvelle fournée de passagers.
Un très grand jeune homme entre dans la rame. Il doit se baisser car il est plus grand que la hauteur sous plafond.
Beau jeune homme brun avec une barbe bien taillée. Il me fait penser au berger rencontré cet été sur la Montagne de Lure. Son regard placé haut dans l’espace lui permet de repérer les moutons qui s’éloignent … Il veut envoyer le chien. Je me faufile près de lui. Sentirait-il la chèvre ?
Mais non, il est bien propre sur lui et personne ne semble l’avoir remarqué.
Il descend à Cuire. Je ne l’ai plus jamais revu.
Mireille, Nicole, Carole, Gérard et Dominique...
Mireille
L'abeille aime les corbeilles.
C'est le lieu ouvert qu'elle surveille
Evitant les bouteilles
Milieu trop fermé
Même s'il protège des corneilles.
Allez Mireille attaque cette treille !
Nicole
Aime les cols roulés, les cols jacquards,
Les cols claudine
Mais aussi elle aime
Grimper au col Bayard
Au col du St Bernard
Mais par-dessus tout elle aime la colle, coller
Faire des compositions
Des collages
Cela la décolle.
Carole
Rime avec casserole
Sol, sole, sol, rôle, col
Pétrole
Olé !! Olé !!
Gérard
N'est guère bavard
Il aime le papier buvard
Qui absorbe les couleurs.
Il ne vient pas d'Harvard
Et connait la danse des canards.
Dominique
Chasse le moustique
Qui l'empêche de dormir
Bzz ! Bzz ! Bzz !
Où est-il ?
Elle n'aime pas quand il la pique
Qu'il aille donc faire les boutiques,
Faire un diptyque
Ou de la politique !
Ode au X
Comme c’est excitant ! Xavier a convoqué Zumba pour un concert exceptionnel. Le xylophone s’agite et produit un son très personnel. On a l’impression que les notes naissent sur le xylophone et sont agrémentées, certifiées par ce bel instrument qui ne devra pas manquer son aiguillage en fin de parcours.
Venez à moi Charly Parker, Bojan Z… et tous les saxophonistes que j’aime !
Petit métier de rêve
J’ai un petit métier de rêve
La ville s’endort. Les fenêtres illuminées au début de cette soirée se sont éteintes, ne faisant percevoir que les silhouettes de béton, étagées sur de nombreuses terrasses.
Les arbres semblent surveiller les circulations. Ils sont protecteurs, les yeux mi-clos comme si toute agitation était à craindre.
L’œil sommital couvre tout l’espace de la mandorle.
Les feuilles aux formes acérées se préparent à la défense . Mais que se passe-t-il ? Une figurine aux allures de dragon vient envahir l’espace libre. Les écailles du dragon brillent sous la lune.
La commande , constituée d’ivoire, est prête à démarrer.
La personne est gracile, elle se sert de l’appareil comme d’un aspirateur.
Le personnage est le seul à avoir relevé les couleurs. La natte est toute décorée : cœur, tresse, papillon…
Vas là où ton coeur te porte
La langue arabe nous montre bien son orientation vers la gauche et tous ces signes nous font penser à une flotte bien orientée et pleine d’enthousiasme. Les drapeaux s’agitent, des pieds font avancer le navire, à moins que ce ne soient des rames poussant le courant.
Le chinois ne présente pas la même construction. Regardez le signe central. Il est un peu vigoureux et prêt à attaquer. N’est-ce pas un soldat en plein combat ? De sa droite, et de sa gauche sortent des armes aiguisées et menaçantes.
Le russe affiche une grande stabilité. Le « A » écarte encore plus sa base. Le t »ai » n’en finit pas sa séance chez le coiffeur : toutes ses extrémités sont bouclées. Cela nous fait penser à notre propre écriture (non référencée ici) avec ces syllabes construites –une voyelle + une consonne. Amusons nous aussi du discours hindi qui nous a placé tous ces graphismes au plafond.
Chacun son style, mais tous ont la même idée :
« Vas là où ton cœur te porte »
الذهاب حيث يأخذك قلبك ARABE
去你的心帶你去的地方 CHINOIS
Иди туда, куда тебя ведет RUSSE
जाओ जहाँ तुम्हारा दिल तुम्हें ले जाता है HINDI