Lettre de Geneviève à Jean-Pierre
Mon cher Jean-Pierre,
Dois-je te rappeler que je suis venue te revoir suite à ta demande ? J’ai dû traverser le pays avec pléthores d’attestations pour accéder enfin à ta maison enfouie sous la vigne vierge.
Je suis bien heureuse que tu ais perçu ce respect et cette douceur que j’exprimai et qui me paraissaient importants suite au décès de ta mère.
Dois-je te rappeler que c’est suite à ton comportement que j’ai dû repartir, triste, te laissant seul, déprimé, mais certainement pas innocent et sans défenses ?
Ton autorité, ton entêtement, ta mauvaise humeur permanente, ta colère aussi, m’ont minée, m’ont usée. Je t’ai porté à bout de bras pour te sortir de cette morosité, pour te dégager de ta mère morte, si envahissante, que je ne pouvais même pas te rendre visite, en vain.
Je te demande de retrouver la mémoire, Jean-Pierre, ne serait-ce pour toi, pour que ta personne émerge de cette léthargie si pesante que tu restes au niveau du sol, comme si tu t’y enfonçais, doucement.
Tu me fais de la peine, et mes lèvres tendres t’envoient un dernier baiser d’adieu, en espérant que cette séparation définitive te réveille, t’éclaire comme un sourire que j’aimerais te faire.
Je te souhaite le meilleur.
Geneviève.
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