Faites passer le mot

L’Amérique ! L’Amérique ! Je vais la voir ! Air connu !

L’avion décolle… Ca y est, on est partis ; Il y a trois mois que je piaffe d’impatience en imaginant ce grand voyage à la découverte de la Californie, encore quelques heures de patience et le rêve se réalisera.

Nous voici à Palm Spring, Bien installés dans une superbe villa, entourée d’autres superbes maisons, piscines, golfs, tout le confort américain au milieu du désert… Même la végétation est extravagante. Ce matin, au petit déjeuner, je me suis régalée d’un pamplemousse et d’abricots cueillis devant ma porte ; quelques petits animaux, non, ce n’étaient pas des rats, mais des petits canards, très heureux de se jeter dans la piscine avec leur mère. Seulement, au bout de quelques minutes de nage, leur mère a voulu les faire remonter au bord de la piscine, et impossible pour eux d’y arriver, alors nous avons trouvé une épuisette et les avons « repêchés » un à un ! Quelle aventure ! J’ai trouvé que Madame Canard était une étourdie qui ne pensait pas aux petites pattes de ses enfants, incapables de les hisser sur le bord.

Un matin, je suis partie, seule, pour faire mon jogging, toute heureuse de cette liberté, si loin de ma maison lyonnaise. A la fois tranquille, mais un peu inquiète de vivre toute cette nouveauté, j’empruntais le chemin qui devait mener à la mer lorsque, patatras, je bute sur un petit muret et tombe ! Aie, aie, aie, mon genou, toujours le même, ne répond plus que par une douleur et je pousse un cri digne d’un félin (je pense avec nostalgie au chat de ma voisine, Monsieur Chat). Désespérée, je suis !! Comment revenir au numéro 1260 Cap Cod Street ? Je ne peux pas marcher… Et voilà la pluie, que faire ? Je rajoute quelques larmes à cette eau qui tombe du ciel et j’entends un bruit de moteur qui s’amplifie. C’est une belle Maserati bleue qui arrive à ma hauteur et le chauffeur, apercevant mon embarras et désespoir, stoppe sa voiture et je crois voir mon neveu américain, même allure sportive et sans doute même façon désinvolte de voir la vie. Après quelques échanges de paroles à propos de ma difficulté à me tenir debout, il m’invite à monter dans son véhicule et nous voilà partis. Il me raconte un peu de sa vie, il a 27 ans, vit chez ses parents et ne travaille pas ; sans doute à cause de la fortune de sa famille car ici, on ne sait pas comment dépenser encore plus de dollars… Il est sympa et dit s’intéresser aux animaux extraordinaires et finalement je lui trouve une certaine ressemblance avec une bestiole aux yeux ronds qui vit dans la pampa…

Arrivés à 1260 Cap Cod Street, oui c’est bien là que je suis logée, je l’invite à entrer à la maison et ma famille arrive et le remercie. On se promet de se revoir car il s’offre à nous faire visiter la montagne en face ou connaitre le zoo, très proche.

Si seulement j’avais pu me douter de ce qui m’attendait ! Ma famille étant occupée ailleurs, 2 jours après cette rencontre, seule, je pars avec lui dans sa Maserati et comme je ne pouvais pas encore trop marcher, il me propose de m’emmener dans sa famille, ce que j’accepte, et je n’aurais pas dû !

Nous arrivons devant une petite maison, il ouvre la porte et là, je suis stupéfaite : des dizaines d’animaux de toutes races, de tous calibres, des petits, des gros, qui aboient, crient, grincent et des oiseaux qui volent au-dessus de ma tête et alors, mon « hôte » me dit : « Il faudrait absolument tous les embrasser sinon ils vous feront votre fête et ne vous laisseront pas ressortir de la maison »…

Alors avec courage, je tends la main vers un ouistiti plus sympa que les autres et voilà qu’il se précipite sur moi pour me prendre par le cou, s’accroche à mon bras, crie, piaffe, gesticule… J’ai une peur bleue et mon hôte rit et semble prendre un plaisir fou en voyant mon désarroi.

Deux heures a duré mon supplice, simplement arrêté par un énorme hurlement de mon hôte, ce qui a calmé tous les animaux.